Créé en 1974 à l’initiative de plusieurs communes de l’Ouest Var, dont Sanary, le Syndicat Mixte de la Reppe et du Grand Vallat (SMRGV) gère ces deux cours d’eau emblématiques du territoire. Depuis 2018, l’instauration de la taxe GEMAPI* a renforcé ses missions : améliorer la qualité de l’eau et prévenir les risques d’inondations. Par ailleurs, ce financement stable permet de lancer des projets de long terme.
Des résultats encourageants sur la qualité de l’eau
Entre avril 2024 et avril 2025, la concentration moyenne en métaux lourds a chuté de 24 %. De plus, depuis 2021, la baisse atteint même 35 %.
Le saviez-vous ?
En 2024, la Fédération de pêche du Var a réalisé un atlas de biodiversité sur la Reppe et le Grand Vallat. Résultat : une riche diversité piscicole, avec barbeaux, chevaines et anguilles, espèces reconnues comme indicatrices d’un bon état écologique. Ainsi, les efforts entrepris portent déjà leurs fruits.
Grâce aux études menées régulièrement par le SMRGV, les milieux restent mieux préservés. En conséquence, cette surveillance s’avère essentielle pour protéger la biodiversité et limiter les risques liés aux inondations.
Un suivi rigoureux pour la Reppe et le Grand Vallat
Tous les six ans, l’Agence de l’eau établit un état des lieux. Le rapport en cours (2022-2027) conclut à un risque de non-atteinte du bon état fixé par la Directive Cadre sur l’Eau. Ce risque s’explique uniquement par la morphologie contrainte de la Reppe, conséquence de l’urbanisation en aval. Cependant, sur le volet pollution, aucune alerte n’a été relevée.
Pour remédier à cette situation, le Syndicat a engagé des études afin de restaurer les fonctionnalités naturelles de la rivière. Ainsi, des solutions concrètes devraient améliorer l’équilibre écologique de la Reppe.
Analyses locales et indicateurs positifs
Sur le terrain, les prélèvements confirment cette tendance. À l’embouchure de la Reppe, les analyses réalisées lors du retrait des posidonies révèlent l’absence de substances nocives. Mieux encore, les taux diminuent chaque année.
Entretien avec Jean-Luc Granet – Président du Syndicat Mixte de la Reppe et du Grand Vallat
Comment se porte aujourd’hui le Syndicat ?
Nous sommes satisfaits de la stabilité budgétaire atteinte, malgré le contexte économique. Pour la deuxième année consécutive, nous n’avons pas eu recours à l’emprunt. Cette solidité repose aussi sur un soutien historique : la Ville de Sanary nous héberge gracieusement depuis la création du Syndicat, ce qui facilite nos missions. En somme, la situation reste saine et maîtrisée.
Quelles évolutions dans la gestion des cours d’eau ?
Jusqu’en 2020, deux campagnes annuelles d’entretien étaient nécessaires, car les propriétaires riverains n’intervenaient pas. Aujourd’hui, une seule campagne, menée en automne, suffit. Cette période respecte davantage le cycle biologique des espèces. De ce fait, la décision a été bien accueillie. Elle rappelle aussi que l’entretien revient en premier lieu aux propriétaires riverains.
Quels sont les grands axes d’intervention ?
Nos actions reposent sur un plan pluriannuel d’investissement, complété chaque année par une enveloppe d’urgence pour répondre aux aléas climatiques. Depuis la création de la taxe GEMAPI, nous concentrons nos efforts sur la prévention des inondations. Ainsi, dix sites ont déjà été traités, pour un montant supérieur à 1,1 million d’euros.
Et pour demain ?
Les prochaines années seront marquées par des projets de renaturation. Objectif : redonner aux cours d’eau un fonctionnement plus naturel, favorable à la biodiversité. En outre, nous souhaitons renforcer le lien entre les habitants et leur environnement fluvial. Enfin, une réflexion collective sera lancée sur l’usage de l’eau dans le bassin versant.
Pourquoi une gestion à l’échelle du bassin versant ?
Les rivières traversent huit communes et ne s’arrêtent pas aux frontières administratives. Nos actions doivent donc être pensées à cette échelle. Cette solidarité amont-aval est essentielle : les Sanaryens financent par exemple certains travaux au Castellet, tandis que les Castellans participent au retrait des posidonies dans la Reppe. En résumé, qu’il s’agisse de prévenir les crues ou d’améliorer la qualité de l’eau, chaque action profite à l’ensemble du territoire.
Le saviez-vous ?
Instaurée en 2018, la taxe GEMAPI est prélevée via les impôts fonciers. Elle finance l’entretien des cours d’eau, la protection contre les crues et les projets en faveur de la biodiversité. Son montant reste limité par la loi : 40 € maximum par habitant et par an.
Retrouvez l’article dédié dans le Mieux Vivre n°313 du mois d’Août 2025.